Grâce au Clif, association de femmes surtout expat, nous avons avec mon amie Myriam servi d'entremise pour qu'Eric de Tamneere puisse obtenir une aide qui lui permette d'acheter une machine pour produire les beurres de cacahuètes et pâtes de sésame. Un simplificateur de tache qui facilite grandement la vie des femmes et par répercussion du village.
A notre arrivée, des femmes nous ont accueillies en musique, puis une fois dans la propriété nous ont amené en signe de bienvenue 2 bols. Un d'eau et l'autre de boisson au mil et karité. ici j'ai goûté car je savais qu'Eric prendrait de l'eau saine, mais ailleurs je ne m'y aventurerai pas. Dans ce cas il faut tout de même mimer l'action de boire de façon à ne heurter personne. nous avons aussi eu droit aux produits apéro faits ici comme les cacahuètes et surtout les graines de sésame natures, salées, aillées ou avec du persil.
Depuis notre dernière visite en mars, des cases ont "poussé" car l'association a aussi le souhait de développer le tourisme en immersion intégrale. 3 cases pour le moment et le projet est de créer 6 nouvelles formant un mini village de paillotes.
En pleine période de récolte 35 à 40 femmes travaillent à Guillé, une quinzaine à 'Sa', 4/5 à Kaligri et 15 à Sourbouliba. Cela fédère toute une population qui autrefois vivait pour se subvenir et non générer un revenu pour la famille. Avoir un pouvoir d'achat et une sécurité financière est le but de cette association. Ce n'est pas toujours évident. Femmes et hommes ont chacun leurs terres propres et doivent aussi les cultiver. Cet été en période de pluie, seules 8 femmes venaient travailler sur les champs de l'association car leur mari exigeait qu'elle aillent sur leur champs à eux d'abords. Mais alors, quelque chose m'interpelle. Ce sont les femmes qui travaillent et ramènent l'argent, je n'entend jamais parler des hommes. Discrétion d'Eric à se sujet et pour moi conclusion que les femmes sont des bosseuses et devraient bien leur mettre un coup de pied quelque part pour les activer. Palabrer au pied d'un arbre n'a jamais nourri son prochain. Autre culture, autres moeurs !
Les champs sont ramassés les uns après les autres et le sésame séchait sur le toit. Il est produit en multiculture avec l'arachide et le bissap. Le blanc sert en cuisine, dans les sauces. 2 parcelles feront un sac de 25 kg.
Visite faite des lieux nous nous sommes dirigées vers la fameuse machine bleu objet de notre inauguration. France, présidente du Clif a coupé le ruban et les femmes ont joué un morceau de musique.
C'est très interessées que nous avons suivi la démonstration de broyage de sésame. Bon, cela n'a pas démarré de suite comme voulu et Eric a pris son coup de chaud. Rhino un broyeur solide importé d'Inde doit être entraîné par un moteur et ce n'est qu'après quelques longues minutes, et plusieurs hoquets que la pétarade du moteur a commencé et notre contribution de 400.000 f cfa se mettre à l'oeuvre.
On a pu assister à la descente des grains dans l'entonnoir guidés par la main de ... l'homme... oui, il y en a tout de même qui bossent et très bien même... et à la sortie d'une belle pâte ambrée à l'odeur délicieuse. Une fois qu'un lot de sésame est fait, il faut nettoyer la machine à fond pour s'attaquer à l'arachide. Ce modèle choisit pour sa solidité certes, l'a aussi été pour son "coeur" car pour broyer il fonctionne avec des pierres blanches qui ne dénaturent pas les pâtes créées.
Allez, à vos recettes car la pâte de sésame achetée ici 100 % pure, qui s'appelle aussi Tahiné, sert dans de nombreux plats comme le houmous et s'accommode merveilleusement aux aubergines cuites façon mezze.
22 octobre 2013 Association Tamneere, Guillé