Proverbe africain : "J'ai mon néré et je connais les graines de ses fruits"
c-à-d : on connaît ce dont on a l'expérience ou qui est devenu familier.
Un dieu que nenni, c'est un arbre africain, le Parka biglobosa au tronc assez droit et qui peut atteindre les 25 m. Le néré, nom qui vient du bambara, appartient à la famille des mimosaceae et adopte d'autres noms selon les pays : arbre à farine, caroubier africain (pour ses gousses ressemblantes) ou mimosa pourpre.
En mars lors de notre balade à Guillé, nous avons pu admirer ses fleurs, d'où partirons les gousses.
Etrange , mais très beau, que de voir cette grosse boule perforée du départ des gousses. Celles-ci, les fruits, sont longues et tombent en grappes qui contiennent de nombreuses graines noires enrobées de pulpe jaune.
Quand je suis arrivée ne novembre il restait encore des gousses noires et séchées sur de rares arbres. Un arbre peut produire entre 25 et 100 kg de fruits/an. Les cosses servent d'engrais mais aussi de crépi pour les murs des cases. L'écorce a des vertus médicinales (otites) et la pulpe est laxative.
Des gousses sont extraites les graines qui, au Mail et au Burkina, sont consommées sous forme de boules de pâte fortes en odeur s'appelant le soumbala. Celui-ci est obtenu en faisant bouillir les graines, puis les laissant fermenter. Elles sont ensuite mélangées avec du gombo (hibiscus esculentus) pour préparer une sauce qui accompagne très souvent le riz. J'ai déjà goûter et c'est un peu fort en goût mais surtout il faut arriver à passer outre l'odeur qui n'est pas vraiment plaisante.
A la saison, dès que l'on se promène dans les villages on peut apercevoir des femmes préparant leur soumbala.
La farine de néré apporte la totalité des acides aminés essentiels à l'organisme, une bonne dose de fer (15mg/100g), de la vitamine C (importante pour lutter contre le scorbut et de l'iode ce qui en fait un aliment de 1er choix.
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