4 jours de dépaysement loin de tout mais jamais loin des gens.
Allez commençons par le début de cet excitant périple qui nous laissera de bien beaux souvenirs. Noël est une période très demandée pour les logements dans les rares lieux touristiques du Burkina et il faut s'y prendre à l'avance. Pour les "safari", ceux qui en ont un 4x4 partent avec, sinon il faut en louer entre 45.000 et 65.000 f cfa la journée essence non comprise, mais chauffeur souvent inclus ce qui est une bonne chose pour éviter de se perdre ou perdre du temps à chercher sa route.
Clairement ne nous voilons pas la face, c'est loin. 501 km dont 118 de piste ! Nous avons fait une carte de notre itinéraire (tracé bleu) que l'on peut nommer 'le grand tour'. La raison en ai que la route est "sécurisée" et qu'à priori nous ne rencontrerons pas de coupeurs de routes. La piste (en rouge) voie plus courte n'est pas recommandée même de jour donc abstention.
Evidemment je n'avais pas réalisé que nous passerions aussi près du Niger à 24 km de la frontière ce qui ne m'a pas plus emballée que cela.
Une autre possibilité aurait été à partir de Fada de descendre par la RN18 mais la traversée du parc est tellement mauvaise que le chauffeur ne la prends pas avec son 4x4, seulement avec la jeep adaptée ... que nous utiliserons les 2 prochains jours.
On quitte l'hôtel à 6h21, direction Boulevard Muammar Kaddafi et le "rond point de la tour Eiffel" dont le nom réel est Monument des Martyrs. Depuis début décembre on a eu un coup d'harmattan qui ne décroît pas, du coup le ciel est tout barbouillé de poussière venant du Sahel. Les panneaux routiers ont un coté "on se croirait à la maison". Normal ! "Merci la France !"
La route n'est pas trop encombrée et l'on roule aussi bien que faire ce peut. Je ne peux m'enlever de la tête qu'il y a des coupeurs de route et quand une voiture au loin brûle en plein milieu de la route, je me prépare à cacher appareil photo et possessions sur moi. Je ne vous dis pas où ce serait indécent, mais ils n'iront tout de même pas chercher par là !! La bataille n'est qu'avec moi et mon for intérieur, les autres sont cool.. ou alors inconscients du danger potentiel. Franchement une voiture elle doit être de son coté de la route pas au milieu et en plus on nous envoie par la brousse c'est à dire sur les étroites pistes de vélo et pietons. Allez on souffle un bon coup nous ne sommes pas isolés, un camion nous précède et a d'ailleurs bien du mal à progresser entre mini piste et champs de culture.
Retour sur la route, je me détend et profite du lever de soleil .. toujours dans la brume de sable orange.
Oops, la piste a eu raison d'un pneu et nous avons crevé. Pas étonnant, nombres de plantes pour se défendre et survivre sur ces terrains arides se munissent de piquants à faire pâlir les rosiers.
9h20, entrée de Fada au km 225, nous n'avons d'autre choix que de réparer. 1/4 h c'est raisonnable. 9h44 pause p... à l'Auberge du 11 décembre. Cela fait du bien de se dégourdir les jambes et surtout permet au chauffeur d'aller changer sa roue... on ne sait jamais !
Il nous faudra encore 1 h 45 pour atteindre Kantchari le poste frontière situé à 24 km du Niger. C'est ici que se font les contrôles côté burkinabé, même si vous restez au pays et tournez 2 km plus loin pour attraper la piste.
Que d'émotions, que d'émotions ! Ce coup-ci c'est Célia qui a été prise par surprise par les autruches parquées de l'auberge où nous avons bu le café. Il faut dire que quand on habitait en Amérique et qu'elle avait 8 ans une congénère lui a mordu/pincé le doigt. Depuis elle n'est plus copine, ce ne sont plus ses "wow wow" après qui elle courait au safari Blair Drummond (près de Dunblane, en Ecosse) quand elle avait 2 ans 1/2, mais de vilaines méchantes créatures.
En route mauvaises troupes ! Tout au long du trajet, on assiste au spectacle de la vie. Beaucoup d'ânes, non entravés, ce qui me plaît mieux ainsi. En plein village les cochons aussi se promènent.
Au km 383 on attaque la piste et ce pour 118 km. Elle sera plus ou moins bonne mais dans l'ensemble très acceptable... quoi que ce qui ne devait pas arriver, arriva... notre 2ème crevaison.
Une petite demi-heure à ajouter au compteur. On en profite pour marcher parmi les champs de coton qui longent la voie. Tout est très sec, très aride. La cueillette a eu lieu dans cette partie, mais il en reste encore quelques boules de-ci de-là.
Le paysage a changé, et le type de maison aussi. Il y a des aérations sur certaines, de la pailles pour faire barrière entre elles et surtout les greniers sont différents avec leur ouverture en hauteur et parfois leur confection en banco.
Dans ce quartier il semble y avoir beaucoup de bétail, mais surtout la culture du coton. J'ai été surprise par la petite taille des tiges alors que le mien a atteint les 4 mètres de haut. L'eau, voilà ce qui manque et fait la différence entre ces pays qui se battent pour produire ce beau coton et un pays comme l'Egypte qui peut irriguer grâce au Nil.
Fin décembre c'est la pleine saison pour la récolte et l'on a été surpris d'apprendre que les "cotonniers" viendraient sous peu avec les camions ramasser les tas de boules de coton, mais que les ramasseurs eux ne toucheraient un revenu de cette vente qu'en avril prochain. Curieux et peu correct comme procédé. Ces gens n'ont déjà pas grand chose pour vivre, qui dit que l'entreprise acheteuse sera encore en fonction en avril ? Comme d'hab, le petit n'a pas son mot à dire car c'est la politique du "c'est comme cela ou rien" et 'rien' n'est pas envisageable.
Trop tentant ces énormes tas tous doux. Chaque propriétaire de parcelle ramasse et fait son propre tas.
On a adoré se "jeter" contre... avec délicatesse tout de même car il n'était pas question de défaire ces tas proprets. On s'enfonçait dedans et c'était doux, si doux !
Que de plaisirs la nature nous offre ! Un vrai dépaysement !
Dernier bout de route en déviant pour ne pas importuner l'âne si bien installé, qui d'ailleurs n'a montré aucun signe de se bouger. Avant l'arrivée à la réserve d'Arly, nous avons longé les falaises de Gobnangou. Celles-ci font parties "des bourrelets parallèles qui forment la chaîne de l'Akatora au Bénin". De près cela m'a fait pensé aux gorges de Crossey chez nous avec cette roche en tous sens qui donne l'impression qu'avec un tremblement les morceaux glisseraient les uns sur les autres.
21 décembre 2013 Ouaga-Arly
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