Tony notre hôte a été parfait pour nous mettre à l'aise et sentir bienvenus.
Etant proche de Noël nous avons souhaité faire une photo souvenir sous un baobab avec un chapeau de Noël ... Sylvie c'est pour toi :) Promis c'est un baobab, mais vu la taille si le chauffeur l'avait pris en entier tu n'aurais vu que des fourmis !
Celui que l'on a vraiment adoré fut Lompo Tadjoa, le garde chasse qui nous a accompagné tout au long de ces 2 journées. C'est l'enfant de la brousse qui a quasi tout vu et sait une mine de choses ! On a goûté le baobab à même le fruit.
L'arbre est géant et les fruits tout là-haut. Du coup il faut se munir d'un bâton et le jeter en visant les fruits. Plus facile à dire qu'à faire, mais tache aisée pour notre guide. Ce fruit qui ressemble à une grosse patate douce est en fait couvert d'un duvet beige urticant. Nous l'avons donc frotté contre un caillou pour en enlever les petits poils et ... le faire "rougir"!
Les fruits n'étant pas de première fraîcheur, il nous a fallu en ouvrir bon nombre avant d'en trouver un mangeable. Laissez sécher un marshmallow citronné quelques jours à l'air libre et vous obtenez le bonbon local. Attention tout de même aux petites graines :)
Toujours son fusil à l'épaule il nous a guidé et protégé dans la brousse. En fait dès qu'il a été en âge, il n'a pas peur de le dire, il a été braconnier. "Il faut bien se nourrir"! Le braconnage étant devenu un fléau, non seulement un 'mode de subsistance', beaucoup de pays africains essaient de renverser la situation en les recrutant pour combattre ce même braconnage et protéger la nature dans son ensemble. On leur a expliqué le bien fait de cette protection et offert un travail salarié ... mais comme nous a dit Lompo, si cela disparaissait, il redeviendrait braconnier sans état d'âme.
Dans la réserve, il travaille avec son équipe de garde et est toujours à l'affût d'oiseaux tourbillonnants, les meilleurs des gardes signalant qu'une carcasse est au dessous. Comme les grandes herbes sèches ne sont pas une nourriture appréciée, il allume aussi des feux pour permettre aux nouvelles petites pousses fraîches d'apparaître. Meilleure pâture, mais surtout meilleur champs de vision pour nous sinon le terrain est assez occulté et l'on ne voit pas bien les bêtes. Dans cette sécheresse nous n'avions qu'une peur que le feu s'étende plus vite que nous pourrions fuir, mais en fait tout est très calculé et il y a des tas de zones dégagées permettant au feu de s'éteindre en douceur.
En passant près d'une des nombreuses mares, il a remarqué une carcasse dépassant de l'eau. Son rôle est de la retirer au plus vite pour empêcher la putréfaction qui entraînerait une pollution et par la même un point d'eau non utilisable par la faune locale. On comprenait bien l'idée, mais de voir quelqu'un entrer dans une eau à crocodile et varans, on en a eu la chair de poule. Lui, cela le faisait marrer et il ne semblait pas craindre l'attaque du saurien. Pauvre guib harnaché, il s'est fait attraper à la cuisse puis dévorer les entrailles. On trouvait étrange cependant que tous ne soient pas venus partager ce "festin". Sur terre au moins il y a des charognards entre les hyènes et les vautours et une carcasse est vite nettoyée.
Tout au long des 2 jours en sa compagnie, Lompo nous a parlé de sa vie et notamment raconté qu'étant petit il a décroché un de ces jolis nids de tisserand et en voulant mettre la main dedans pour prendre un éventuel oeuf a aperçu la tête d'un serpent, lui aussi gourmand d'oeufs, qui le regardait. Autant dire que Lompo a prestement jeté son trésor à terre, pour fuir au plus vite. Il n'a jamais renouvelé l'expérience, c'est cela l'apprentissage de la vie !
On ne comprenait pas toujours tout entre son débit rapide, son accent et sa façon de prononcer :
"C'est un caillou" en parlant d'une personne qui ne vaut rien.
"Bautour" pour vautour. En fait c'est comme à l'école, ce n'est pas qu'ils ne peuvent pas prononcer les b, s, v z, j, g, ch etc.. mais ils ne les placent pas à bon escient et cela donne parfois des interprétations comiques.
"il y a une jaune tampon" comprendre "il y a une zone tampon"
"Beaucoup choli" pour très joli, "Babab" pour baobab,"Chienge" pour singe,"Sasse" pour chasse. C'est mignon, on craque ! Le gui couronné que l'on aperçoit dans les arbres est devenu "Gri courné" et quand Tony a dit : " qui l'a bouffé, c'est le crocodile ?" Lompo de répondre : "non, c'est le crocodile" C'est typique d'ici de commencer les phrases par non !
En parlant d'un chien qui court après la voiture : "il a pas pu attraper le frein, il a tapé la voiture".
Réserve d'Arly 22/23 décembre 2013
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