samedi 1 juin 2013

Shiphra

    En arrivant à ouaga, j'ai joint le CLIF (Club international des femmes) dont en gros, le but principal est par des soirées, des ventes, de récupérer des fonds qui seront redistribués pour aider des femmes. 
    Les comptes sont arrêtés et l'on n'a pas des milliards, mais un peu plus de 2 millions de f cfa a distribuer. Pour cela des associations font des demandes, montent des projets, et lors d'une réunion les différentes options sont étudiées. Cette année, le bureau avec l'aval des autres à choisi de diviser la moitié de la somme pour un gros projet, et l'autre de la répartir sur de petites actions coup de pouce.


   Le gros projet qui tenait à coeur était les femmes fistuleuses qui est un problème quasi, j'ai dit quasi, inexistant dans nos pays, mais malheureusement trop fréquent ici du aux accouchements sans un minimum de soins /soutien médical. A 4 nous sommes donc allées visiter l'hôpital Shiphra qui a un service consacré à ces femmes. 
   1ère étape, le bâtiment des cabinets médicaux et l'administratif. J'ai été agréablement surprise par la propreté, la clarté et ce côté non "médical". Du monde, mais rien de miséreux qui donne envie de fuir en courant. La responsable Mme Cabré a monté une association et travaille avec une autre association Sentinelle qui dépend du ministère de la santé. Les femmes souvent très jeunes arrivent ici beaucoup par le bouche à oreille. Depuis la 1 ère opération en septembre 2012, 57 femmes ont pu être soignées dont certaines avaient besoin de chirurgie 'reconstructive' de la "sphère gynéco" tant elle étaient abîmées. 


   L'hôpital en lui même m'a aussi surprise par sa propreté. Nous avons eu l'opportunité de rencontrer la chirurgien, Dr Zalla, pour ce type d'intervention et elle nous a gentiment consacré quelques minutes entre 2 opérations. Elle avait opéré 2 femmes la veille et en avait une ce jour-là.
   

   Nous avons vu la chambre de réveil avec plusieurs lits (photo), puis les chambres communes où la plupart restent 3 semaines pour se remettre. Entre les consultations gynéco (20000), le bilan post-opératoire (14.500), l'opération en elle-même (145.000) et les semaines d'hospitalisation le coût est d'environ 420.000 f cfa (€ 630). Les médicaments sont pris en charge par un laboratoire mondialement connu qui oeuvre de manière charitable dans des pays en difficulté. 
    Le Clif a choisi de financer 4 opérations pour des femmes totalement démunies.


   Ensuite, nous avons poursuivi notre sortie en allant visiter le Samu Social. Cet endroit reçoit des enfants (garçons) de la rue en accueil de jour dont une quinzaine qui habitent. Ceux qui logent dorment dans une même pièce sur des nattes et sous une moustiquaire ce qui est courant ici. L'idée est bonne, mais cela m'a un peu sidéré de savoir qu'ils accueillaient 15 enfants alors qu'il y en a des dizaines, voir des centaines si on veut être plus près de la réalité. Bon, un petit caillou dans l'édifice c'est toujours cela. En accueil de jour, les enfants sont nourris et peuvent laver leur linge. Ceux-ci sont souvent en conflits familiaux et des négociations sont entreprises pour qu'ils soient réintégrés à leur cellule familiale. 


   Une sociologue qui étudie ce sujet mentionnait qu'il y a sur Ouaga 52 ONG qui s'occupent des enfants des rues ! C'est juste dément, et on se demande pourquoi il n'y aurait pas d'actions concertées. Je n'entre pas dans le détail car plus on en apprend plus on est écoeuré, alors on en reste là et on se concentre sur ce que l'on va pouvoir apporter de concret.


   Les cuisinières s'activent devant des feux de bois et entre la chaleur et la pollution c'est très, très dur comme tache d'autant qu'elles cuisent le tô chaque jour pour une centaine de personnes. 
   Le bois, énergie non renouvelable,  est lourd à manoeuvrer car il arrive en billots non débités qui est mit tel quel et sera rapproché du feu au fur et à mesure qu'il brûle et se consume. Leur demande est donc que l'on achète des fours à gaz pour 400.000 f cfa. L'action Sociale (l'état) payait le bois et continuera à payer la nouvelle énergie qui sera le gaz. 
   En plus des enfants des rues, il y a un "hôtel maternel" qui accueille 70 orphelins et de jour de jeunes filles qui apprennent un métier (couture, confection de savon liquide, jardinage..). L'association les aide aussi à s'installer en leur prêtant machines et outils. Pour les orphelins, comme pour ceux des rues, des démarches sont faites pour contacter de la famille et les réintégrer et si impossibilité les placer à l'adoption. L'association a toujours plus de facilité avec les garçons car les familles rejettent couramment les filles.
   Nous sommes reparties en promettant cet achat, et les sourires faisaient plaisir à voir. Encore un petit caillou :)

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