mardi 16 avril 2013

Au pays des orpailleurs

  Vu les températures frôlant les 45˚, notre guide nous avait suggéré de commencer par la visite de la cour Royale de Tiébélé, lieu plus enfermé, puis d'aller quelques kilomètres plus loin voir l'extraction de l'or.


   La petite histoire raconte qu'un enfant de berger a trouvé un caillou, son père l'a écrasé et y a trouvé de l'or. Sans rien dire, ils allaient la nuit creuser dans ce 'champ miraculeux'. Partant de là, s'est développé le commerce des mines et de l'or.


   Libre à toute personne de creuser et de chercher. Si elle trouve de l'or, elle devra creuser à 1 mètre de profond et tester à nouveau. S'il y en a toujours, alors l'exploitation commencera. Celui qui creuse au début devient propriétaire du trou et sur 10 sacs de cailloux sortis, 1 lui reviendra, 2 iront au bailleur de fonds (fournisseur du matériel pour creuser, de la nourriture..) et 7 autres seront pour les travailleurs. De temps en temps, 1 sac est attribué au propriétaire du terrain.



   Celui qui descend le fait sans aide et s'appuie sur les bords, les cordes ne servant qu'à l'extraction des seaux de pierres. La personne n'a pas de masque et qu'une lampe torche fixée à la tête par un bandeau et du chatterton. Que de pollutions créée ne serait-ce qu'avec les piles jetées sur le sol en quantité. Il y a 6 mois, un puits s'est effondré et 12 personnes ont péri. Les conditions de sécurité sont inexistantes. C'est de la survie, pas de la vie !
   Un bon trou peut rapporter 300.000 f cfa Notre guide en avait un avec un ami et ils l'ont exploité un peu, puis faute de moyens ont du s'arreter car la galerie était inondée et il n'avaient pas les moyens d'avoir un extracteur.
   Il est beaucoup dit que vu l'étroitesse beaucoup d'enfants doivent être envoyés au fond. Pour notre part nous n'avons rien constaté...


  ... quoi que dans la ville improvisée il y en ai beaucoup. Plus de 3000 personnes vivent dans cette ville improvisée aussi bien des locaux (Kassena, Mossi ...) que des étrangers (Congo, Ghana, Mali, Sénégal..). La prostitution est présente et point d'école à l'horizon. Il y a de très jeunes femmes/filles un bébé sur le dos qui sont là. La production globale est d'environ 2 kg d'or/j, mais la recherche et le gain c'est chacun pour soi.


   Les sacs de cailloux sont amenés aux femmes qui les cassent. 1 sac leur ai payé 2000 f cfa. Ensuite les cailloux sont mis à sécher sur des toiles puis, passés au moulin pour obtenir une "farine". Celui qui détient un moulin est un prestataire de service, il n'est pas associé à un trou.


   A la "farine" est ajoutée de la lessive puis de l'eau pour laver et rincer l'or qui sera récupérée en poudre. L'eau est un élément essentiel, sans il n'y a pas d'exploitation possible. Quand il n'y a pas assez d'eau, les "toboggans de la lessiveuse" ne peuvent servir.


  Patiemment le chercheur met sa "poudre" et avec l'eau essaie de rejeter le sable et d'isoler le grain d'or.


   Comme ce n'est souvent qu'une poussière d'or, les personnes ajoutent du mercure qui se forme des petits cailloux emprisonnant l'or. Il ne restera qu'à chauffer le caillou, le mercure partant en vapeur, ne restera que l'or. Tout cela se fait le plus souvent sans gants, avec le mercure qui gicle à côté sans que cela ne les émotionne.
   Aucune précaution n'est prise pour l'environnement et les rejets se font où ils se trouvent, au risque de polluer les petites nappes phréatiques qu'ils utilisent pour leur travail, mais surtout pour la vie de tous les jours, s'hydrater. Durée de vie 55 ans ... dans ces conditions ils doivent tirer le chiffre vers le bas !
 Mines d'or à 15 km de la frontière avec le Ghana

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