mercredi 10 avril 2013

Tiébélé c'est décoré


    A marcher dans l'enceinte de la Cour Royale, nous n'avons pas vraiment eu une impression de vie de villages, mais plutôt de musée d'un temps passé.



    Il y avait bien une petite vielle à sa porte et une maman avec deux enfants puis quelques autres par-ci par-là, mais loin des 400 supposés vivre dans ce lieu. Ce n'est pas une visite très longue, mais elle fut fort intéressante et on a appris énormément de choses sur leurs mode de vie ou coutumes.


   Le Pé (le roi) est le garant de l'ordre social et il préside toutes les cérémonies coutumières et les problemes comme la famine, les épidémies ou des conflits entre village. Il est aidé par les chefs de quartiers, des conseillers, des notables et les aînés de lignages princiers. 


   Les chefs de terre gèrent les terres qu'ils attribuent, après consultation auprès du Pé. Moyennant quelques cadeaux symboliques (1 poulet, du tabac..) tout le monde peut obtenir une parcelle. Aujourd'hui, à ces traditions s'ajoute le système moderne de préfet, maire..


   Dans la cour, le chef pratique des rites religieux ou animistes comme des séances de divination qui amènent à des offrandes comme du dolo (bière de mil), des noix de cola ou de l'eau de farine de mil et seuls des membres de la cour pratiquent ces rituels.


   La Cour est composée de concessions et chacune comprend plusieurs cases reliées de murs et murets délimitants des cours et courettes. Les concessions évoluent en fonction des changements familiaux. Des constructions sont ajoutées ou d'autres en ruine car abandonnées. Les matériaux de constructions sont souvent recyclés, on appelle cela de l'architecture dynamique.


   Les greniers peints ou non, sont réservés aux hommes car Matthieu expliquait que si la femme regardait dedans et constatait qu'il n'y avait pas ou presque pas de grains alors elle pourrait penser que l'homme est un fainéant.


   La région restée sauvage jusqu'à peu, les gens se protégeaient de la présence de lions. Le but de la cour était de protéger ses habitants et à l'origine il n'y avait qu'une seule porte située au sud et un mur d'enceinte souvent relié aux habitations. 
   Les constructions sont en matériaux locaux (terre, bois, paille) et il y a rarement de fondations. Les murs sont en terre façonnée. Ce mélange de terre,  fibre et  bouse de vache est travaillée et humidifié pour obtenir une consistance malléable idéale qui permet de faconner des surfaces quasi verticales. Le rythme est de 4 à 5 couches /j (environ 30 cm par "levée" de terre). 
   De nos jours, ces matériaux sont remplacés par les briques de terres moulées qui reposent sur des fondations en pierre.

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